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Frontières et ponts dans les Balkans. Le cas d’Aline Apostolska.

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Date of Publication
2021
Publication Type
Book Section
Division/Institute

Institut für Französi...

Author
Fournier Kiss, Corinneorcid-logo
Institut für Französische Sprache und Literatur
Editor
Suter, Patrick
Fournier Kiss, Corinne
Subject(s)

800 - Literature, rhe...

400 - Language::440 -...

300 - Social sciences...

900 - History

Publisher
MetisPresses
Language
French
Publisher DOI
10.37866/0563-94-50
Uncontrolled Keywords

Balkans

Yougoslavie

frontière

pont

fleuve

guerre

Aline Apostolska

Description
Territoire marqué par le mixage, le passage et l’exil, les Balkans ont très tôt été pensés en termes de frontières : territoire-frontière entre les empires romains d’Orient et d’Occident, territoire-frontière entre l’empire ottoman et l’empire austro-hongrois, territoire-frontière entre une Europe unie et un Autre divisé.
Le folklore et la littérature des Balkans livrent cependant un message moins évident : les fleuves, frontières naturelles internes et externes, y tiennent certes une place d’importance, mais ils sont systématiquement accompagnés par autre motif qui atténue le symbolisme de la division pour introduire celui de la jonction et de la continuité, à savoir celui du pont. Pont qui, pour combler la cicatrice de la séparation, réclame un crime : son édification repose souvent sur l’emmurement d’une victime humaine, généralement féminine. C’est là ce que révèle un chant folklorique serbe, "La construction de Skadar", publié par Vuk Karadžić en 1815 et popularisé en Europe grâce à la traduction allemande de Jacob Grimm – mais c’est là également ce qui est conté dans des œuvres majeures de la littérature des Balkans du XXe siècle, telles que le "Pont sur la Drina" (1945) de l’écrivain yougoslave Ivo Andrić ou encore "Le Pont aux trois arches" (1978) de l’auteur albanais Ismaïl Kadaré.
Dans cette communication, nous nous intéresserons à la façon dont ces mêmes motifs sont traités, en français et après les guerres de Yougoslavie, par des femmes écrivains issues de ces régions. Le cas d’Aline Apostolska, écrivaine franco-canadienne d’origine macédonienne, est particulièrement éloquent : dans son récit intitulé "Lettre à mes fils qui ne verront jamais la Yougoslavie" (1997), elle ne parvient à reconstruire son enfance dans un pays disparu qu’en passant en revue les ponts et fleuves des Balkans, qu’elle décrit comme agents d’union entre les peuples, les cultures, les religions et les sexes, et qui lui reviennent en mémoire suite à la vision du pont Jacques Cartier à Montréal. Redonner vie à tous ces ponts, dont certains ont été détruits par les guerres (tel celui de Mostar), lui sert à témoigner que la Yougoslavie, « avec ses principes d’absence de langue, de religion ou de culture officielles », avec sa « liberté d’expression, d’écriture et de respect de la différence d’autrui » a bien existé et fonctionné ! Du même coup, la frontière, qu’elle croyait infranchissable entre son passé yougoslave et son présent francophone, se fait perméable et devient le lieu d’une réconciliation avec ses origines, avec le monde et avec soi-même : la ligne de mire, de mire-tir selon la signification de « mire » en français, devient ligne de mir-paix (mir en macédonien et dans toutes les langues slaves signifie « paix »), ligne de paix qui renvoie au mir-monde (мир en russe signifie monde) mais aussi au mir-soi (mir en allemand signifie « à moi »).
A territory marked by diverse ethnicities, crossing and exile, the Balkans were from a very early period thought about in terms of frontiers: borderlands between the Roman Empires of East and West, between the Ottoman and the Austro-Hungarian Empires, and between a united Europe and a divided Other. But in addition to the fact that this region functioned as a frontier due to its geographical location, the three Balkan Wars (1912, 1913 and 1991-2001) instilled in Europe the idea that the Balkan Peninsula can be defined by an obsession with drawing and delineating its national and ethnic borders.
This paper examines how this same motif of the frontier (borders and boundaries) is treated after the Yugoslav Wars by women writers from these regions who wrote in French. The case of Aline Apostolska, a Franco-Canadian writer of Macedonian origin now living in Montreal, is particularly eloquent: in her autobiographical narratives entitled Lettre à mes fils qui ne verront jamais la Yougoslavie (1997) and Neretva (2005), she is only able to recollect her childhood spent in a land now fragmented into multiple countries by reviewing the bridges and rivers of the Balkans, which she describes not as agents of division, but as symbols ofunity among peoples, cultures, religions and genders. Her recreation of all these bridges once built by the Turks, even those which were destroyed by war, allows her to testify that Yugoslavia, “with its principles of an absence of official language, official religion or official culture”, with its “freedom of expression, writing and respect for the differences of others” really did exist and, moreover, worked! At the same time, she understands that the frontier between her Yugoslavian past and her Francophone present, which she believed to be irrevocable, is in fact permeable and can become a place of reconciliation with her origins, the world and oneself.
Related URL
https://www.metispresses.ch/en/poetique-des-frontieres
Handle
https://boris-portal.unibe.ch/handle/20.500.12422/36021
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Build: d1c7f7 [27.06. 13:56]
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